Collecter des Éléments de Preuves Visuelles

Par Sajad Rasool

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En Bref: Apprenez à identifier, enregistrer et représenter les images d'un événement en maîtrisant les bases de la collecte des éléments de preuves visuelles comme méthode de recherche précieuse pour les investigatrices et investigateurs.


L'objectif de la collecte des éléments preuves est de recréer avec précision l'histoire de ce qui s'est passé, se passe ou ne s'est pas passé dans chaque circonstance de recherche. La collecte des éléments preuves est essentielle pour présenter des arguments solides, ce qui vous aidera à renforcer et à favoriser des évolutions pour vos recherches.

Nous nous concentrons ici sur le processus de collecte des éléments preuves visuelles sous forme de photos et de vidéos. Ce guide introductif peut vous fournir une piste de réflexion sur votre documentation visuelle en tant que contribution à votre documentation d'investigation citoyenne ou journalistique, ou, si nécessaire, en tant qu'élément de preuve pour soutenir une investigation juridique. Nous allons nous concentrer sur la collecte de documents visuels et en apprendre davantage à ce sujet, partout où nous pouvons le faire en toute sécurité. Gardez à l'esprit que nous n'aborderons pas cette ressource comme un guide complet sur le photojournalisme ou le photoreportage néanmoins comme une technique que vous pouvez utiliser pour améliorer vos autres méthodes d'investigation et de collecte d'éléments preuves.


Soyez au fait de votre contexte !

Comme pour toute technique et étape de vos recherches et de votre investigation, vous devez évaluer le contexte et les possibilités de mener des actions spécifiques dans ce contexte.

Par exemple, si vous recueillez des éléments de preuves pour étayer un dossier juridique ou une investigation, vous devez garder à l'esprit comment et où les éléments preuves recueillis sont admissibles - ou même légales à acquérir - et dans quelles circonstances pour différentes juridictions. Par exemple, un élément preuve admissible aux États-Unis peut ne pas l'être au Kenya.

Les images comme éléments de preuves

Nous avons tous et toutes entendu le cliché « une image vaut mille mots », cependant l'utilisation d'images pour effectuer des recherches fondées sur des données probantes présente une valeur tangible.

Les images nous aident à apprendre, elles attirent l'attention, elles expliquent des concepts difficiles et elles inspirent l'action. À l'heure du bombardement d'informations et de la consommation à toute vitesse de médias, les gens lisent moins souvent les rapports longs et détaillés qui sont le fruit de recherches approfondies. Les images peuvent interpeller le public plus vivement, car nous choisissons automatiquement le moyen le plus rapide d'acquérir des connaissances et des informations sur un sujet. Lorsque nous voyons une image, nous l'analysons plus promptement et essayons de lui donner un sens. Les possibilités de la photographie ou d'autres supports visuels sont infinies, tant comme source d'information qu'à des fins esthétiques.

La photographie est une forme unique de collecte d'informations tout au long d'une investigation. Il faut toutefois garder à l'esprit que la collecte d'informations et l'enregistrement d'événements par le biais de photos et de vidéos est une arme à double tranchant. Elle peut être objective et utile en tant qu'enregistrement physique et élément de preuve de quelque chose qui s'est produit à un moment donné. Or, elles peuvent aussi être (et sont) subjectives, car elles montrent ce qu'un⋅e photographe avait l'intention de montrer en concentrant son attention sur un certain acteur, certaine actrice, ou une certaine action. Comme pour tout autre fragment d'information, nous devons, dans le cas des images, nous demander qui a réalisé l'image et dans quel but, et appliquer un processus de vérification approfondi des éléments importants tels que le Qui, le Quoi, le Où, le Quand et le Pourquoi.

Pour en savoir plus sur la collecte et la vérification des preuves, consultez la section « Les ingrédients d'une investigation de notre introduction à ce kit.

Contextes d'utilisation des images durant la recherche

Nous pouvons dire que la recherche d'éléments de preuves visuelles est utilisée pour des projets de recherche-action ou de recherche participative et pour la documentation, en notant que la chercheuse, le chercheur, en prenant une photo ou une vidéo, joue le rôle de créatrice, créateur d'images et produit implicitement une relation avec le sujet photographié.

Les images et les supports visuels peuvent nous permettre de nous instruire plus facilement et d'analyser les données qui y sont présentées. Par exemple, pour documenter et prouver une attaque policière contre une foule de manifestant⋅e⋅s, il faut des images de l'événement, que nous pouvons recueillir auprès des manifestant⋅e⋅s ou éventuellement capturer nous-mêmes. Nous pouvons, à bien des égards, documenter la scène de la brutalité policière et son contexte en recueillant des images de la violence. Cependant, les images peuvent être prises selon différentes approches et sous différents angles, qu'il s'agisse d'images de douilles de balles, de bombes lacrymogènes et de taches de sang dans la rue ou d'images plus illustratives de personnes attaquées ou détenues. Dans un tel contexte, vous devrez peut-être prendre/collecter des images de l'identité des personnes impliquées, de la foule environnante, des blessures, des impacts de balles ou des véhicules à proximité. Cela permet d'enrichir l'histoire et les détails du contexte tout en recueillant des éléments de preuves.


Exemples d'images prises durant des manifestations

Ces photos prises les 3 et 4 février 2012 par Gigi Ibrahim montrent des émeutes de rue à Port Saïd, en Égypte. Les affrontements ont eu lieu pendant la période dite de l'Émeute du stade de Port-Saïd.

Image grand format disponible ici.

  • Description de l'album : « Après les affrontements meurtriers au stade de Port Saïd qui ont fait 79 morts parmi les membres des Ultras Ahly, les révolutionnaires affrontent à nouveau la police dans les rues Mohamed Mahmoud & Mansour près du ministère de l'Intérieur. » (Gigi Ibrahim)

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/MOIbattle-1.png Bataille du MOI sur la rue Mansour, 3 février 2012. par Gigi Ibrahim. Source de l'image ici, Licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0).

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/MOIbattle-2.png Des manifestant⋅e⋅s rejettent des gaz lacrymogènes sur la police, le 3 février 2012. par Gigi Ibrahim. Source de l'image ici, Licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0).

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/MOIbattle-3.png Gaz lacrymogène de fabrication américaine (USA), 3 février 2012. par Gigi Ibrahim. Source de l'image ici, Licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0).

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/MOIbattle-4.png Des manifestant⋅e⋅s sortant d'un bâtiment incendié, incendie déclenché par les gaz lacrymogènes de la police, le 3 février 2012. par Gigi Ibrahim. Source de l'image ici, Licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0).

Nous allons examiner comment les images doivent être prises et les considérations éthiques qui sous-tendent la prise de photographies ou de vidéos à des fins de recherche et d'investigation.


Note sur l'imagerie :

« L'imagerie » désigne ici tout ce qui est visuel et qui fournit des informations aux investigatrices et investigateurs. Exemples : une vidéo de l'utilisation de balles réelles lors de manifestations, une photo d'un avis d'expulsion, une carte détaillée d'un charnier, etc.

La recherche visuelle

Les chercheuse et chercheurs, journalistes, activistes, artistes et bien d'autres utilisent des moyens visuels - photos, vidéos, dessins, peintures, etc. - pour représenter la réalité. Dans le domaine de la recherche, la collecte d'informations visuelles est une méthode qualitative (à côté d'autres comme les entretiens ou l'observation), complémentaire des méthodes quantitatives, qui sont basées sur les statistiques. Utilisée dans le cadre de l'investigation et de la documentation, cette méthode est souvent destinée à compléter d'autres techniques d'investigation visant à collecter, vérifier, corroborer et représenter des informations sur un état de fait, un événement, un incident, etc. Parfois, les images collectées d'un incident (photos ou vidéos) peuvent être le seul élément de preuve disponible ou la seule façon dont une investigatrice, un investigateur, un⋅e activiste ou un⋅e artiste peut choisir ou être capable de représenter ses conclusions.

Avec l'imagerie visuelle, la réalité et l'information sont généralement dépeintes du point de vue d'un⋅e photographe ou d'un⋅e artiste en création visuelle ou d'un⋅e citoyen participant⋅e/observat⋅eur⋅rice. Ici, nous parlerons des photos et des vidéos comme d'un outil permettant de recueillir des éléments de preuves sur la réalité et des problèmes liés à un événement faisant l'objet d'une investigation, par exemple pour prouver qu'un événement a eu lieu ou pour démontrer un abus. Nous nous concentrerons plus particulièrement sur la manière dont nous pouvons recueillir des éléments preuves sous forme visuelle pour étayer nos investigations et d'autres catégories de preuves lorsque nous sommes sur le terrain, et utiliser les visuels à des fins d'information. Nous verrons également les bases pour légender et détailler les visuels afin d'en faire une méthode particulière de collecte des éléments de preuves.


Note sur les éléments de preuves :

De manière générale, un élément de preuve est un élément d'information vérifiable, quel que soit son format, qui peut fournir des détails sur quelque chose qui s'est produit ou ne s'est pas produit : un événement, un lieu/endroit, un espace dans le temps, un contexte, des conditions, des personnes (personnages), une question faisant l'objet d'une enquête, etc. ou tous ces éléments. Il existe de nombreuses sources et méthodes de collecte de preuves au cours d'une recherche, comme les éléments preuves matérielles, les images, les témoignages, les rapports techniques, les articles de journaux, etc. Les éléments de preuves juridiques sont d'un type particulier et sont définies comme des « informations admissibles devant un tribunal » ou des « pièces à conviction pour un procès ». Cela signifie qu'un élément d'information répond à un ensemble de normes d'admissibilité, telles qu'une chaîne de possession ininterrompue de la preuve. Ici, nous faisons référence aux éléments de preuves au sens large, nous ferons aussi parfois référence à des types plus spécifiques, comme les éléments de preuves légales que vous pouvez être amené⋅e à recueillir.

En ce qui nous concerne, les éléments de preuves visuelles sont tout ce qui peut fournir des informations sous la forme d'une image (fixe ou mobile) sur un incident, un problème ou une personne faisant l'objet d'une investigation. Ces éléments de preuves peuvent provenir de nombreuses sources, comme nous le verrons bientôt. Nous nous concentrerons sur l'utilisation de la photographie pour réaliser des « images » et de la « vidéo » pour capturer des « images en mouvement ». Une image est donc la photo ou la vidéo (prise de vue) de tout ce que nous voyons et observons, qui s'ajoute au reste des informations que nous recueillons.

Par exemple, lors d'une recherche sur les conditions de travail dans une usine, nous aurons besoin d'images d'employé⋅e⋅s travaillant dans leurs conditions, de l'environnement dans lequel elles et ils travaillent, d'images de fumée / vapeur / poussière, de photos de tout produit chimique dangereux utilisé dans l'usine, d'images d'employé⋅e⋅s travaillant sans équipement de protection approprié, d'images de leurs mains / pieds, de blessures, etc.


Exemples de photos révélant les conditions de travail

  • Notez que les images ci-dessous ne sont utilisées qu'à titre de référence générale pour construire un ensemble d'images connexes afin d'illustrer une situation ou de documenter une recherche/investigation.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/fabric_production_Bangladesh.png Image de la production textile et de tissage dans une usine de RMG au Bangladesh. Par : Fahad Faisal. Date : 14 mars 2013. License Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International. Image source Wikimedia Commons.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/hand_sanding.png Image du ponçage à la main de pantalons en jean en denim dans une usine RMG au Bangladesh. Par : Fahad Faisal. Date : 24 juillet 2013. License Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International. Image source Wikimedia Commons

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/tannery.png Image d'ouvriers se tenant debout jusqu'aux genoux sans aucun vêtement de protection dans l'eau de tannage alors qu'ils transfèrent des peaux brutes dans un autre réservoir. Par : Daniel Lanteigne. License Creative Commons BY-NC-ND. Image source.


Conseils :

Voici quelques projets et livres (en anglais) utilisant l'imagerie comme preuve visuelle pour soutenir un récit :

Un autre exemple est la prise d'images d'un document papier ou de captures d'écran d'enregistrements numériques, qui comptent comme des preuves corroborantes : des informations qui appuient ou vérifient des éléments de preuves déjà existants (par exemple, des photos de dossiers médicaux de travailleurs, travailleuses, malades, montrant l'effet de produits chimiques dangereux sur leur santé).


Note :

Si les images et les vidéos sont des moyens très puissants de documentation et d'élément de preuve, elles ne constituent souvent pas une preuve suffisante en soi. Les supports visuels doivent être accompagnés d'un contexte, c'est-à-dire l'ensemble des circonstances dans lesquelles ce support visuel a été produit. Cela signifie qu'ils ne remplacent pas d'autres formes d'investigation et que s'il n'y a pas suffisamment d'éléments de preuves à l'appui, ils perdent leur pouvoir.

D'un autre côté, il arrive que les supports visuels captés ne soient pas votre principal élément de preuve, seulement qu'ils soutiennent d'autres domaines de votre investigation en fournissant une confirmation ou un contexte à d'autres résultats que vous avez découverts par d'autres moyens d'investigation.

Utilisez toujours la documentation visuelle en même temps que d'autres formes de techniques d'investigation et de documentation.

Des questions aux images

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Certaines images font l'objet d'une attention toute particulière. Elles peuvent être très travaillées et contenir beaucoup d'informations que le ou la photographe ou le, la, documentaliste a voulu saisir et transmettre à son public. Lorsque vous collectez et documentez des éléments de preuves, vous devez toujours garder à l'esprit les informations que vous souhaitez capter et les situations dans lesquelles vous pouvez vous trouver - certaines d'entre elles peuvent être risquées ou dangereuses.

Au cours d'un processus de recherche, il faut toujours avoir en tête une série de questions directrices auxquelles il faut trouver des réponses. Les journalistes et les chercheuses, chercheurs jouent un rôle important dans la découverte d'informations en utilisant leurs sources humaines, des interviews, des observations, des données, des images, etc. La ou les questions de recherche guident le processus, le rendant plus ciblé et permettant la collecte d'informations qui peuvent être transformées en éléments de preuves pertinentes.

Il en va de même lorsque vous travaillez avec des images comme éléments de preuves. Une fois que vous avez choisi la bonne série d'interrogations que vous souhaitez aborder, vous procédez à la recherche et à la collecte d'images pertinentes. Un ensemble de points de question convenables dans la recherche (visuelle et non visuelle) est le suivant :

  • spécifique - directement lié à l'objet/événement/incident

  • actionnable - possibilité de planifier et de rechercher les réponses

  • pragmatique - possibilité de trouver des réponses (en fonction de différentes situations)

Cela signifie que lorsque nous parlons de recherche fondée sur l'image ou soutenue par l'image, nous devons être sûr⋅e⋅s de « quoi » et de « comment » nous captons.


Note :

Comme nous l'avons mentionné précédemment, dans le cadre d'une investigation ou d'une recherche, le but de la collecte des éléments de preuves est de documenter et/ou de recréer avec précision une situation, un incident, un événement qui s'est produit, se produit ou ne s'est peut-être pas produit (et vous voulez prouver qu'il ne s'est pas produit). Les techniques sur lesquelles nous nous concentrons ici vous permettront d'apprendre à enregistrer et à reproduire les images d'une situation ou d'un événement Vous pouvez les utiliser simplement à des fins de documentation, vous pouvez prévoir un projet artistique politique, une publication, un ensemble d'éléments de preuves pour le tribunal, etc. En tant que telle, la collecte des éléments de preuves visuelles est une méthode de recherche précieuse, quel que soit le contexte.

Le Quoi, le Qui, le Comment dans les preuves visuelles

Les militant⋅e⋅s activistes, les défenseurs et défenseuses des droits humains, les chercheurs et chercheuses, les journalistes et autres sont souvent en mesure de capter les événements pendant qu'ils se déroulent et d'utiliser cette documentation comme élément de preuve dans leurs rapports, leurs publications, leurs campagnes de plaidoyer ou devant un tribunal si tel est le cas. Pour que les images comptent comme éléments de preuves et deviennent des sources d'information fiables et vérifiables pendant ou après un événement, vous devez vous concentrer sur trois questions auxquelles vos visuels doivent répondre le plus précisément possible :

  • « Quoi / Quelle » action a été commise ? - L'« action » peut ici être presque tout, d'un geste positif à un crime (par exemple, des manifestant⋅e⋅s ont été blessés par..., des armes ont été utilisées par..., etc.)

  • « Qui » a commis l'action ? (par exemple, la police, l'armée, les manifestant⋅e⋅s, etc.)

  • « Comment » a ou les personnes ont-elles commis l'action ? (par exemple, s'il s'agit d'une action de violence, ils, elles ont utilisé des matraques, des pierres, etc.)

Saisir le « Quoi » est assez instinctif.

Vous voyez quelque chose qui vous semble suspect ou anormal, vous pointez l'appareil vers cela et vous en prenez une image ou enregistrez une vidéo, en pensant que vous pourriez en tenir compte dans vos recherches. Voici quelques exemples de « quoi » :

  • déversement de produits chimiques toxiques provenant d'un tuyau d'usine dans un plan d'eau près d'un village,

  • utilisation de la force par la police sur des manifestant⋅e.s lors d'une manifestation,

  • un engin utilisé pour détruire de force les maisons des gens.

Saisir les preuves du « Qui » et du « Comment » est beaucoup moins intuitif et donc difficile…

« Qui » et « Comment » incluent les individus, les objets ou les actions des deux côtés de l'acte ou de la situation que vous captez, ainsi que les moyens utilisés :

  • dans le cas de l'utilisation de la force par la police contre des manifestant⋅e⋅s : images de la police en train de frapper des personnes lors d'une manifestation ; images de manifestant⋅e⋅s en train d'être battus ; images des badges et des armes utilisés par la police/les soldats ; images des armes utilisées par les manifestant⋅e⋅s (car il se peut que la police ait été provoquée par quelqu'un⋅e), etc.

  • dans le cas d'un engin utilisé pour détruire des maisons : images de la personne qui utilise l'engin ; images de l'engin utilisé et de son numéro d'immatriculation ; images de la personne qui ordonne la démolition, son badge si possible ; images des personnes évacuées de force des maisons, etc.


Note :

Les investigatrices, investigateurs, de l'agence de recherche Forensic Architecture à l'université Goldsmiths de Londres, au Royaume-Uni, utilisent régulièrement la collecte et l'analyse d'images et des éléments de preuves visuelles, en examinant souvent des images avant et après l'événement, corroborées par la modélisation numérique des événements, les déclarations des témoins, le crowdsourcing vie les réseaux sociaux et d'autres méthodes d'investigation.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/forensic-architecture.png Capture d'écran du projet de Forensic Architecture documentant le meurtre de Muhammad Gulzar durant les affrontements de mars 2020 entre les réfugiés et les forces armées à la frontière turco-grecque. Source : https://forensic-architecture.org/investigation/the-killing-of-muhammad-gulzar

AVANT et APRÈS les scènes

La collecte d'images avant et après l'incident permet d'établir et de connecter les données pour mieux comprendre un incident.

Conformément aux exemples ci-dessus, vous pourriez vous efforcer de capturer/photographier ou collecter des images de témoins ou de participant⋅e⋅s sur « le Comment » d'une manifestation avant que la police ne commence à attaquer les gens. Dans la mesure du possible, pensez à solliciter des passant⋅e⋅s qui étaient peut-être en train de photographier d'autres choses qui, cependant, ont pu saisir un contexte qui n'avait pas retenu la vigilance des participant⋅e⋅s ou des témoins.

Ainsi, pour un incident de destruction de maison, vous pouvez obtenir ou collecter des images de la maison avant sa démolition. Cela permet de comprendre l'avant et l'après d'un événement. En outre, vous pouvez demander aux personnes impactées de partager ces images si elles en ont.

Ce processus s'applique à de nombreuses circonstances où vous devez documenter des événements en cours : dommages matériels, recours à une force excessive, dommages environnementaux, chantiers de construction, etc. ; et il doit être adapté à l'environnement dans lequel vous vous trouvez, à l'événement qui se produit, aux risques et restrictions éventuels que vous pouvez rencontrer, et aux questions auxquelles vous cherchez à répondre.


La sécurité avant tout !

Il est essentiel d'évaluer la sécurité de la prise de photos par vous-même ou de la demande de photos à d'autres personnes. Si ce que vous documentez est sensible, vous devez évaluer les risques que vous prenez ou les risques que vous pouvez faire courir à d'autres personnes. Par exemple, si vous demandez des images à des témoins ou à des passant⋅e⋅s, vous risquez d'exposer votre activité et son but - certaines des personnes que vous contactez peuvent avoir été là pour le compte de responsables potentiels. De même, si vous impliquez d'autres personnes, vous les mettez automatiquement en danger - elles peuvent ne pas se rendre compte de l'ampleur ou de l'objectif de cette collecte d'images ou de cette action.

Voici quelques questions à poser :

  • Est-ce que je documente quelque chose qui s'est passé ou qui se passe maintenant ?

  • Quel type d'équipement vais-je utiliser pour prendre des photos ou des vidéos ?

  • L'endroit où je me trouve est-il sûr ? S'agit-il d'une situation susceptible de provoquer les autorités locales ou peuvent-elles offrir une protection ? S'agit-il d'une situation qui peut provoquer/exaspérer la communauté locale ou ai-je des contacts qui peuvent faciliter la prise d'une photo ?

  • Est-ce que je fais courir un risque à quelqu'un⋅e d'autre et si oui, (comment) puis-je atténuer ce risque pour elles et eux ?

Beaucoup de gens sont mal à l'aise lorsqu'il y a une caméra. Selon le pays et la culture de l'endroit que vous documentez, les gens peuvent soit accueillir une caméra, soit s'en méfier.

Veuillez également vous demander si vous ne mettez pas en danger les sujets de vos photos en publiant ou en partageant ultérieurement les photos les concernant. Par exemple, si quelqu'un⋅e est photographié⋅e lors d'une manifestation, cela peut-il le, la mettre en danger ? Violez-vous la vie privée des enfants en les photographiant dans certaines conditions ?

Dans chaque situation, vous devez évaluer le danger associé à la prise d'une photographie, évaluer vos allié⋅e⋅s lorsque vous pénétrez dans un territoire et les précautions à prendre. Un appareil photo compact ne devrait pas représenter une provocation pour les autorités et les membres d'une communauté, or parfois, proposer de prendre des photos des membres de la communauté avec un appareil professionnel et créer un lien humain par des conversations agréables contribuent à rendre l'espace plus accueillant pour la prise de photos.

Notez que le fait d'avoir de bonnes relations avec la communauté permet d'atténuer bon nombre des risques liés à la documentation sur le terrain.

Veuillez vous référer à « Loin de Votre Écran, Sur le Terrain » et « Interviews : l'élément humain de votre investigation » pour les procédures de sécurité.

Pratiques fondamentales pour la collecte des éléments de preuves visuelles

Cette introduction aux pratiques de collecte d'éléments de preuves visuelles vous aidera à faire en sorte que vos images soient vérifiables et puissent être utilisées pour répondre à vos questions et soupçons ou pour prouver l'identité de responsables si tel est le résultat escompté de votre processus d'investigation.

Nous nous concentrerons ici sur les méthodes utilisées principalement par les chercheuses et chercheurs, les témoins oculaires et les activistes qui recueillent des éléments de preuves dans des situations où ils, elles peuvent enregistrer les événements au moment où ils se produisent ou dans leurs suites immédiates. Ces méthodes peuvent également aider les chercheuses, chercheurs indépendant⋅e⋅s et les témoins oculaires à partager les images recueillies avec des personnes de confiance telles que des enquêtrices, enquêteurs, des ONG ou des avocat⋅e⋅s.


Conseils : Connaître son rôle et évaluer sa situation.

Qui êtes-vous dans ce contexte : Vous devez d'abord déterminer votre ou vos rôles dans une situation où vous documentez des éléments de preuves. Êtes-vous un⋅e documentariste intentionnel⋅le ou un⋅e documentariste fortuit⋅e qui vient d'être témoin de quelque chose ?

Connaissez vos droits : Vous devez vous assurer de ce qui est légal de documenter / photographier / filmer et de ce qui ne l'est pas ; à quel endroit il est légal de le faire et où il ne l'est pas. Lisez les lois et demandez à une personne de confiance qui a une expérience pratique car cela varie beaucoup d'un pays à l'autre et d'un endroit à l'autre.

Évaluez la sécurité : S'il n'est pas sûr ou très risqué de documenter, par exemple, une violation des droits humains, ne vous mettez pas en danger et ne mettez pas en danger celles et ceux que vous photographiez/filmez. Si la situation est sûre, suivez les instructions mentionnées dans ce guide dans la section « Quoi, Qui, Comment », ci-dessus.

Si vous êtes un⋅e documentariste fortuite, par coïncidence, ou si vous pensez devoir effectuer votre travail de manière inattendue ou précipitée dans une situation (amicale ou non), envisagez d'apprendre de manière préventive les pratiques de base pour filmer, stocker et protéger vos éléments de preuves présentées dans ce guide. Vous pouvez commencer par l'article d'introduction « La sécurité d'abord ! » de ce kit, puis passer à des techniques et compétences plus approfondies en fonction de vos besoins et du contexte.

Note tirée de "The Handbook of Human Rights Investigations" de Dermot Groome (2011) :

  • « L'investigation a parfois été comparée à l'assemblage d'un puzzle et chaque élément de preuve est une pièce particulière du puzzle. Cependant, contrairement à la personne qui assemble un puzzle, l'investigatrice, l'investigateur ne peut pas regarder sur la couverture de la boîte pour voir à quoi ressemblera le puzzle terminé. L'investigatrice, l'investigateur doit soigneusement rassembler les pièces du puzzle à partir de diverses sources, puis les assembler avec logique et bon sens afin de voir l'image globale. Bien qu'une image partielle puisse se développer au fur et à mesure que des pièces sont ajoutées, ce n'est que lorsque la dernière pièce est placée que la personne qui investigue peut clairement voir la réalité dans son intégralité. » (Couverture et résumé du livre; et un article, en anglais, détaillant le procédé décrit dans le livre.)

Lorsque vous aborderez la collecte et l'utilisation de supports visuels comme éléments de preuve au cours de votre documentation et de votre investigation, gardez à l'esprit que les astuces et les conseils que nous vous donnons dans ce guide concernent principalement l'utilisation d'images pour soutenir la recherche et présenter des informations qui vous aident, vous et d'autres personnes, à mieux apprendre ou comprendre les choses.


Note :

Dans la mesure du possible, prenez/filmez les images vous-mêmes, ce qui constitue une information de première main. Si ce n'est pas possible, recueillez les images pertinentes auprès d'autres sources -- ce qui compte comme une information de deuxième (ou troisième) main. Pour en savoir plus sur les étapes de la collecte et de la vérification des preuves lors de l'obtention d'informations de première et de seconde main, consultez « Les ingrédients d'une investigation » dans les chapitres de ce kit.

Pour documenter ce que vous voyez, veillez à prendre autant de photos que possible sous des angles aussi différents que possible. Parfois, un élément qui n'est pas immédiatement apparent sur les lieux peut être découvert en examinant les photos que vous avez prises. Le fait de passer en revue les photos ou les vidéos que vous avez prises est un processus qui peut vous orienter dans différentes directions et vous donner plus d'informations que celles que vous aviez initialement.

Chargez toujours vos appareils photo ou vos dispositifs et, si possible, emportez des batteries supplémentaires, ainsi que des équipements de stockage et de chargement. On ne peut jamais être trop sûr de la durée de la sortie et de ce que l'on devra documenter, qu'il s'agisse d'images, de vidéos ou peut-être même de témoignages.


Note :

La photographie de scène de crime (ou photographie judiciaire) est devenue un élément important des enquêtes au XIXe siècle (article en anglais / voire une ressource en français "L’image comme preuve"), lorsque des photographies détaillées de scènes de crimes violents et des images de documents falsifiés prises par des photographes passionné⋅es par les détails ont été présentées pour la première fois et admises comme preuves dans les tribunaux. C'est à ce moment-là que la photographie en tant qu'outil d'investigation médico-légale est née et est rapidement devenue un outil essentiel pour l'analyse des scènes de crime.

Une image joue plusieurs rôles lorsqu'elle est utilisée pour soutenir une recherche :

  • elle ajoute des informations,

  • elle permet d'attirer/de retenir l'attention,

  • elle ajoute une valeur esthétique,

  • elle a une valeur juridique.

Considérations éthiques

Les éléments de preuves que vous recueillez sous forme visuelle sont de la plus haute importance et peuvent constituer des informations précieuses non seulement pour vous en tant qu'investigatrice, investigateur, et aussi pour de nombreuses autres personnes telles que les organisations de défense, les journalistes, les avocats et les défenseurs, défenseuses des droits humains. C'est pourquoi vous devez suivre des principes de documentation et de pratiques d'investigation éthiques et sécurisées.

Lors de la prise d'un visuel, au moins trois parties prenantes sont impliquées :

  1. le ou la photographe/chercheur,chercheuse d'image,

  2. les personnes qui sont photographiées/filmées,

  3. les spectateurs, spectatrices, ou le public.

Consentement

La clé d'une documentation éthique consiste à obtenir le consentement éclairé des personnes dont vous captez le visage et l'identité sur vos images. Il en va de leur sécurité, de leur respect et de leur droit à la vie privée. Le consentement est un aspect important dans les pratiques de journalisme, de recherche et de documentation sur les droits humains. Par conséquent, interviewer, filmer ou photographier une victime sans son autorisation éclairée est contraire à l'éthique, irrespectueux et constitue un abus.

Le consentement permet également de clarifier l'intention d'utilisation de l'image auprès de vos sujets. Les personnes qui se laissent filmer vous font confiance et vous devez préserver cette confiance. Par exemple, la prise et l'utilisation d'images d'un abus ou d'une interview vidéo sur l'abus peuvent re-victimiser, mettre en danger et faire honte à la victime et à sa famille si elles sont diffusées publiquement. Assurez-vous toujours que votre sujet sait qu'il est filmé dans de tels scénarios, et ce qu'il adviendra des images après l'incident ou l'interview sur l'incident.

Filmer un rassemblement de protestation dans un lieu public peut parfois être plus simple, cependant les scénarios varient d'un cas à l'autre et la sécurité (la vôtre et celle des autres personnes) doit être un facteur majeur pour vous dans ces circonstances. Vous devrez évaluer la sensibilité de chaque contexte avant de commencer à enregistrer, car parfois, la collecte d'images dans un espace public peut s'avérer dangereuse et attirer l'attention non désirée de différents acteurs (manifestants, forces de police, etc.).


Guides et conseils pour documenter les protestations et agir en toute sécurité dans les contextes de protestation (en anglais)

Qualité des images

Avec les derniers appareils photo reflex numériques (DSLR - digital single-lens reflex) haut de gamme et les smartphones, prendre de nombreuses photos et sélectionner les meilleures par la suite est devenu pratique. Par exemple, si une chercheuse, un chercheur se penche sur la question de la pollution de l'eau par les déchets d'une usine, les photographies représentant l'eau et les conditions environnantes au bord d'une rivière constituent des preuves bien plus puissantes que la seule documentation écrite. Révéler le problème dans son contexte renforce la valeur de l'information et peut être utilisé à des fins d'information, de plaidoyer ou juridiques.


Exemples d'images révélant la pollution et les dommages environnementaux :

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/Alzette_pollution2.png Photo de la rivière polluée - événement de pollution de l'Alzette le 18.02.2020 à Grund Luxembourg. Par Paul Braun. Source Wikimedia Commons. License Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/Blue_stream.png Photo d'un cours d'eau contaminé - Un cours d'eau teinté de bleu turquoise émerge des débris ou des piles de résidus de minerai de cuivre à Jerome, en Arizona. Par Andrew Dunn. Source Wikimedia Commons. Licence Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/vietnam.png Photo d'eau contaminée dans le district de Binh thanh, Ho Chi Minh, Vietnam : "Cet endroit est à seulement 5 km du plus haut bâtiment de l'Asie du Sud-Est." Par Anh Vy. Source Unsplash.com

Voici quelques éléments importants que vous devez connaître et manipuler lorsque vous travaillez avec le support visuel (vidéo et photo).

Lumière

Lorsque vous prenez une photo ou une vidéo, vous captez la lumière. En l'absence de lumière, la prise d'images n'est pas possible sans équipement avancé (infrarouge, etc.). La lumière est donc l'élément fondamental dont toute image a besoin, car elle éclaire la scène ou le sujet, qu'il s'agisse de lumière naturelle ou artificielle.

Moment

Pour raconter une histoire captivante, vous devez capturer une scène où chaque partie de l'image est en interaction avec les autres éléments. Attendre ce moment est la clé pour composer de meilleures images avec un maximum d'informations/d'histoires.

Prise de vue

C'est l'unité de base d'une vidéo. Il s'agit d'une partie unique et constante d'une séquence brute captée par une caméra. En principe, un plan commence lorsque vous appuyez sur le bouton d'enregistrement et se termine lorsque vous appuyez sur le bouton de pause. Assurez-vous que chaque plan ne dure pas moins de 15 à 20 secondes. Lorsque vous filmez une action, comme le passage d'une bicyclette dans une rue, vous devez capter l'action dans son intégralité, puis appuyer sur la touche Stop. Autrement dit, vous devez laisser la bicyclette sortir du cadre, quelle que soit la durée du plan. Il est toujours préférable d'avoir suffisamment de séquences à découper plutôt que de ne pas en avoir assez.

Composition

La relation entre les différents personnages, les objets et l'espace libre dans un cadre est très importante pour raconter une bonne histoire à travers les images. La composition d'un plan dépend également de la lumière, des ombres, de l'espace libre/espace pour le visage, de l'espace pour le regard/le portrait et de l'angle de prise de vue (voir ci-dessous pour plus d'informations sur ces éléments).

Caractéristiques clés d'une image pour une bonne composition

https://cdn.ttc.io/i/fit/1000/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/il/visual-evidence_02-cik-illustration.png


Note :

Tout au long de cette section, vous trouverez des références à un ensemble de matériels utiles de reportage communautaire et de documentation visuelle provenant de Video Volunteers, dans lequel l'auteur de ce guide a été impliqué. Video Volunteers travaille avec des groupes de citoyen⋅ne⋅s pour donner aux communautés les plus pauvres de l'Inde les moyens de dénoncer les injustices dont ils, elles sont témoins, en utilisant la photographie et la vidéo pour recueillir et partager des preuves.

En outre, vous pouvez trouver des ressources précieuses sur la façon de documenter des événements à l'aide de la vidéo et sur la façon de travailler avec les communautés dans ce sens en lisant les guides et les conseils fournis par Witness.org (en anglais), une organisation qui « aide les gens à utiliser la vidéo et la technologie pour protéger et défendre les droits humains ».

La règle des tiers

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/rule3rds-1.png La règle des tiers. Source de l'image: Video Volunteers manual "Field Guide for Community Correspondents"

La Règle des Tiers est une méthode par laquelle nous comprenons et apprenons à prendre des photos ou des cadres équilibrés. Pour cela, nous divisons la photo en 9 parties en dessinant des grilles verticalement et horizontalement - pour les débutant⋅e⋅s, cela peut être pratiqué sur des photos prises ou être un processus imaginé si vous êtes plus avancé⋅e. Les grilles et les intersections sont des références à travers lesquelles nous comprenons la composition et l'effet de la photo.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/rule3rds-2.png La règle des tiers. Source de l'image: Video Volunteers manual "Field Guide for Community Correspondents"

La règle générale est illustrée dans l'image ci-dessus : une ligne coupant la ligne des yeux de la personne, des intersections se rencontrant au niveau de son corps à droite de la grille et cette personne regardant quelqu'un⋅e du côté opposé où il y a un espace vide à regarder. Cela permet d'obtenir une composition équilibrée.


Note :

La règle des tiers n'est pas indispensable pour tous les types d'images utilisées dans les investigations. Parfois, vous souhaitez simplement capter autant d'informations que possible tout en documentant des événements en cours ou en effectuant des recherches de fond pour votre enquête. Toutes les séries d'images que vous prenez n'auront pas besoin de la qualité et de la composition d'un photo-reportage. Dans la plupart des cas, la possibilité d'utiliser les images comme élément de preuve est plus importante que les règles photographiques (et n'en sont pas dépendantes). Par conséquent, lorsque vous documentez un événement en cours ou que vous photographiez / filmez à des fins de documentation, prenez simplement autant d'images que possible en veillant à ne perdre aucune des actions, acteurs, interactions, lieux clés, etc.

Il y aura des situations où vous devrez oublier les règles photographiques afin de tirer le meilleur parti d'une situation où la rapidité de la captation d'éléments de preuves visuelles est essentielle à votre recherche. Ainsi, une règle encore plus importante à ce moment-là est de capter les choses telles qu'elles sont, sous autant d'angles que possible, et de ne pas ajuster les objets espérant obtenir une meilleure composition.

Head et Champ du mouvement (Nose room)

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/headroom-1.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" - Field Guide for Community Correspondents

Le Head Room désigne l'espace vide au-dessus de la tête de la personne ou de l'objet mis au point.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/headroom-2.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" Field Guide for Community Correspondents

Cinq types de plans de base en photographie et en vidéographie

Chaque visuel est documenté dans un format. Il existe 5 types fondamentaux de formats visuels qui ont une valeur esthétique et informative dans la documentation visuelle.

1. Plan général ou plan très large

Ce plan donne une idée de l'endroit ou du cadre dans lequel un plan est documenté. Il établit la vue d'ensemble d'un événement.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/extremelong.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" - Field Guide for Community Correspondents

Dans ce plan général :

  • Point 1 - Les manifestant⋅e⋅s sont un Qui remarquable,

  • Point 2 - La construction montre où et Pourquoi,

  • Point 3 - la police est un autre Qui important dans cette histoire,

  • Point 4 - Le plan d'ensemble nous raconte le Quoi ; cette histoire parle d'une manifestation devant un bâtiment important dans une capitale.

2. Plan d'ensemble

Il met en valeur les personnages dans l'espace et montre le corps entier de la personne. Les personnages sont généralement vus de la tête aux pieds, voire plus largement. Le plan d'ensemble incorpore tous les éléments pertinents pour une scène ou un événement.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/longshot.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" Field Guide for Community Correspondents

Dans ce plan d'ensemble:

  • Point 1 -Le monument montre et pourquoi,

  • Point 2, 4 - les manifestant⋅e⋅s sont un qui remarquable,

  • Point 3 - Les banderoles éclaire le Quoi les manifestant⋅e⋅s demandent et Pourquoi elles et ils protestent.

3. Plan moyen ou plan médian

Un plan moyen dépeint les personnages au-dessus de la taille jusqu'à la tête.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/mediumshot.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" Field Guide for Community Correspondents

Dans ce plan médian:

  • Point 1 - Les bannières soulignent ce que les manifestants veulent (Quoi) et pourquoi elles, ils protestent,

  • Point 2 - le bâtiment montre et Pourquoi,

  • Points 3, 4 - Les manifestant⋅e⋅s sont un Qui important dans cette histoire.

  1. Plan rapproché

Les plans rapprochés sont utilisés pour montrer des détails intimes ou des émotions.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/closeshot.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" Field Guide for Community Correspondents

Dans ce plan rapproché:

  • Points 1, 3 - Le bâtiment monte le ,

  • Point 2, 4 - une manifestante, qui s'adresse à la caméra, explique Pourquoi elle est là.

Le plan rapproché n'est pas seulement une prise de vue du visage d'une personne, néanmoins il vise généralement à mettre en évidence une information importante pour l'histoire/la recherche.

5. Gros plan rapproché

Cette technique est utilisée pour capter les moindres détails importants ou percutants d'une scène ou d'une action.

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/extreme-closeshot.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" Field Guide for Community Correspondents

Ce gros plan rapproché montre une action.

Un autre graphique pour comprendre l'ordre des plans :

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/5shots.png Source de l'image: "Video Volunteers manual" Field Guide for Community Correspondents

Afin de disposer d'un ensemble complet d'éléments de preuves visuelles, il est préférable d'essayer de collecter, dans la mesure du possible, tous ces types de prises de vue de la situation ou du contexte que vous documentez.

Gérer les éléments de preuves visuelles

Vous trouverez ci-dessous quelques considérations essentielles et termes clés à garder à l'esprit lorsque vous collectez et utilisez des images comme preuves.

Établir le lieu

Chaque endroit où vous allez photographier ou filmer s'appelle un lieu. Essayez de prendre une photo d'un panneau de signalisation mentionnant le nom du lieu. Si possible, gardez la localisation/GPS de votre appareil photo ou de votre smartphone activée - cela vous aidera à établir les coordonnées géographiques. Votre smartphone stockera la géolocalisation de l'image dans les métadonnées, ce qui sera utile par la suite pour vérifier les informations que vous aurez recueillies tout au long de votre investigation. Il s'agit également d'un élément de preuve précieux que vous devrez fournir si vous utilisez ces informations devant un tribunal ou - il permet de prouver où l'image a été prise, quand et dans quelles conditions (quel appareil, etc.).


La sécurité avant tout! - Protéger de vos données de localisation

La sécurité des données doit être prise en compte - vous ne souhaitez peut-être pas donner à vos applications, à votre système d'exploitation et à votre fournisseur de services mobiles l'accès à votre localisation au cours de votre investigation.

Si vous essayez de garder vos données, vos communications et vos allées et venues secrètes pendant vos recherches, les fonctions de localisation ou de GPS de votre appareil photo ou de votre smartphone (et de tout autre appareil que vous transportez) peuvent être plus une malédiction qu'une bénédiction. N'utilisez ces fonctions que si elles sont nécessaires pendant l'enregistrement de vos images, ou dans des conditions que vous considérez comme très sûres. Votre sécurité - et celle de vos données, de vos sources et de vos collaborat⋅eur⋅ice⋅s - doit toujours être une priorité. Dans de nombreux cas, et surtout lorsque vous n'enregistrez pas de document visuel que vous prévoyez d'utiliser, il est plus sage de désactiver les fonctions de localisation de votre téléphone portable et d'autres appareils dotés de fonctions de localisation. La plupart des smartphones vous permettent de le faire dans « Paramètres de localisation ».

En tant que bonne pratique lors de recherches sur des sujets sensibles, ou si vous soupçonnez que vous pourriez être surveillé⋅e, évitez de partager ou de stocker des données de localisation sans utiliser le chiffrement.

Il existe des méthodes et des outils accessibles que vous pouvez utiliser pour obscurcir les données de localisation lorsque vous en avez besoin. Voici quelques applications que nous recommandons fournies par Guardian Project:

  • LocationPrivacy - des filtres de confidentialité pour les liens de localisation partagée.

  • ObscuraCam - L'application de caméra avec respect de la vie privée permet de flouter les visages et de supprimer les métadonnées de la caméra et de l'emplacement.

  • ProofMode - permet de transformer vos photos et vidéos en preuves visuelles sécurisées et signées.

Préserver et sauvegarder les métadonnées

Les métadonnées sont des informations qui décrivent des propriétés d'un fichier, que ce soit une photo, une vidéo, un document, un enregistrement sonore, une carte géographique, etc. Par exemple, le contenu d'une image est constitué des éléments visibles de celle-ci, tandis que la date à laquelle (date et heure) l'image a été prise, l'emplacement et les informations sur l'appareil constituent ses métadonnées. Assurez-vous que la date et l'heure de votre appareil sont correctement configurées avant de prendre les images que vous comptez utiliser comme preuve.

Les métadonnées sont précieuses pour votre documentation et vos enquêtes car, si elles sont exactes et non modifiées, elles constituent l'élément de preuve le plus précieux de ce qui s'est passé à un endroit et à un moment précis. Consultez certains de nos guides et articles « Exposer l'invisible » pour découvrir ce que les métadonnées peuvent révéler (what metadata can reveal) ainsi que les défis qu'elles posent (the challenges).


La sécurité avant tout!

Les métadonnées des images peuvent révéler plus que vous ne le souhaitez. Quelqu'un⋅e peut s'en servir pour localiser sur Internet d'autres photos que vous, ou quelqu'un d'autre, avez prises avec le même appareil, ou pour déterminer votre lieu de résidence si l'une des photos a été prise chez vous. Si vous souhaitez conserver les informations de localisation comme éléments de preuve, vous devez également faire preuve de prudence quant au lieu et à la manière dont vous partagez les images.

Les métadonnées sont vulnérables à la manipulation et, pour cette raison, elles doivent être soigneusement sauvegardées et vérifiées. Il est important de savoir qu'il existe des outils qui vous permettent à la fois de préserver et de sécuriser les métadonnées de vos vidéos et de vos photos, mais aussi de vérifier les métadonnées d'une image, de les supprimer ou de les modifier en tout ou partie (par exemple, l'heure et la date, l'auteur, les coordonnées GPS, etc.) Voici quelques-uns de ces outils.

Pour saisir, conserver et partager en toute sécurité les métadonnées de vos images

  • eyeWitness - une application d'enregistrement pour capter des photos et des vidéos vérifiables documentant les violations et abus.

  • Save - Une application conçue pour vous aider à stocker et à partager des médias mobiles tout en garantissant la protection de votre identité. Gratuite, open-source et disponible pour iOS et Android.

Pour voir, vérifier et éditer les métadonnées

  • Fotoforensics - un outil d'analyse d'image en ligne, pour vérifier les métadonnées et savoir si une image a été modifiée (attention lorsque vous téléchargez des images pour les vérifier - ne le faites pas si vous utilisez des documents sensibles ou si vous essayez de rester numériquement indétectable).

  • Jeffrey's Image Metadata Viewer - visualiseur de métadonnées d'images en ligne (faites attention lorsque vous téléchargez des images pour des vérifcations - ne le faites pas si vous utilisez des documents sensibles ou si vous essayez de rester numériquement indétectable).

  • Phil Harvey's Exiftool - Un visualiseur et éditeur de métadonnées disponible pour le téléchargement et l'utilisation sur votre propre ordinateur. Outre la lecture des métadonnées, cet outil vous permet de lire, d'écrire et de modifier les métadonnées des photos et des vidéos. Il est plus sûr à utiliser lorsqu'il s'agit de matériel sensible, par opposition au téléchargement de vos images en ligne pour la visualisation des métadonnées.

  • Reveal Image Verification Assistant - un outil en version alpha (en cours de développement au moment de notre publication) pour la vérification des images sur le web.

Protégez vos données et vos appareils

Dès lors que vous avez capté des données, vous devez penser à les sauvegarder. Cela signifie généralement deux choses :

  1. Protéger les données contre les dommages ou la perte

  2. Protéger les données pour qu'elles ne tombent pas entre de mauvaises mains

La première partie signifie que vous devez sauvegarder vos données le plus rapidement possible afin de pouvoir récupérer une copie en cas de dommage ou de perte. La sauvegarde peut être effectuée sur un nuage/cloud, des disques durs externes ou vous pouvez envoyer des copies de vos données à d'autres membres de votre équipe pour les sauvegarder.


Attention :

Lorsque vous envoyez des données via des applications de messagerie instantanée telles que Signal, Wire, Telegram, etc., vos métadonnées peuvent être modifiées ou supprimées. Si vous souhaitez conserver les métadonnées, téléchargez-les sur un nuage/cloud ou envoyez-les par courrier électronique.

L'autre aspect de la protection et préservation de l'intégrité de vos données consiste à s'assurer que des tiers ne s'en emparent pas, au cas où elles révéleraient quelque chose sur votre investigation, violeraient la vie privée des personnes si elles étaient interceptées par des acteurs, actrices, malveillant⋅e⋅s ou vous mettraient en danger par rapport aux entités sur lesquelles vous investiguez. C'est pourquoi il est important, dans des cas comme celui-ci, de protéger les données elles-mêmes en les chiffrant ou en les rendant inaccessibles, même si elles sont volées ou interceptées.

Vous pouvez chiffrer vos données en les plaçant sur un disque avec chiffrement de votre ordinateur, en veillant à ce que le disque de l'ordinateur dispose d'un chiffrement complet du disque. Vous devez également voyager avec votre appareil hors tension. Vous pouvez également utiliser un logiciel de chiffrement comme Veracrypt ou Cryptomator pour chiffrer une partie de votre dispositif de stockage.


Conseil :

Lorsque vous choisissez un service en nuage/cloud, vous pouvez également vous assurer que vous choisissez un service qui ne compromet pas vos données. Idéalement, vous pouvez choisir un nuage/cloud à nécessitant zéro connaissance comme SpiderOak.

Vous pouvez également consigner les photos en utilisant des applications plus sûres telles que CameraV and Save par Open Archive.

Utiliser efficacement le légendage des images

Une fois que vous avez les images/visuels finaux dont vous avez besoin, vous devez rassembler les informations relatives à chaque visuel. Vous pouvez recueillir ces informations auprès de diverses sources, telles que la personne interrogée, un témoin oculaire ou la source, afin de placer chaque élément d'information dans un ordre approprié et de décrire les choses correctement.

L'ajout de légende dépend du format que nous avons choisi pour présenter ou documenter notre travail. Parfois, tous les éléments visuels peuvent nécessiter une seule légende, qui peut ensuite être complétée par des explications textuelles supplémentaires si votre imagerie est intégrée dans un article ou une histoire quelconque.

Ce qu'il faut prendre en compte :

  • gardez les légendes simples et directes,

  • identifiez d'abord les personnes et les lieux,

  • indiquez la date et l'heure (facultatif) à laquelle l'image a été prise,

  • les légendes doivent ajouter de nouvelles informations, et pas seulement décrire l'image,

  • la légende doit ajouter un contexte à l'image, et non pas simplement répéter ce que l'on voit déjà.

  • Utilisez le présent de l'indicatif pour expliquer le moment de l'image, soyez bref, brève.

Ce qu'il faut éviter :

  • ne faites pas d'hypothèses,

  • ne soyez pas vague,

  • évitez de surutiliser les verbes dans une légende,

  • ne vous contentez pas de répéter le titre de l'article dans une légende (si vous utilisez les images dans le cadre d'un article),

  • ne vous contentez pas de répéter les éléments évidents capturés dans l'image (par exemple : c'est un lac entouré d'arbres).

https://cdn.ttc.io/i/fit/800/0/sm/0/plain/kit.exposingtheinvisible.org/visual/water-harvesting.png Des habitant⋅e⋅s du village de Chilewadi, dans le Maharashtra (Inde), travaillant sur des structures de collecte d'eau lors d'un Shramdhaan (initiative de bénévolat) organisé par la Fondation Pani le 10 mai 2019. Photo : Sajad Rasool

Restez vigilant⋅e, ressentez la circulation dans l'espace

Avant de saisir votre gadget pour capturer des images sur le terrain, évaluez la situation, apprenez à connaître les personnages qui vous entourent, voyez comment les choses fonctionnent. Laissez celles et ceux qui vous entourent s'habituer à vous pendant que vous établissez votre plan de travail.

Faites preuve d'un jugement professionnel et équilibré, ce qui relève aussi du bon sens et dépend de l'éthique plutôt que du fait que vous soyez un⋅e photographe ou un⋅e investigat⋅eur⋅rice expérimenté⋅e ou autre. Si vous n'êtes pas en mesure d'obtenir le consentement approprié avant la documentation, vous devez évaluer en toute connaissance de cause la manière de procéder dans une telle situation et envisager les risques potentiels pour les personnes qui vous entourent, vos sources, vous-même et votre travail.

Le plus important :

  • « Les gens ont tendance à penser que l'image, en elle-même, est une preuve ou que l'image, en elle-même, n'est presque jamais une preuve. Elle doit être validée, légitimée, interprétée, lue et délivrée par un⋅e expert⋅e qui fournit des mots. » - Diane Dafour, cité dans "The Photograph as Evidence", par Jon Nicholls, (archive disponible ici.)


Exemple dans la vie réelle :

Alors que je tournais une interview avec le père d'un garçon, qui a été tué lors d'une action de la police lors d'une manifestation de protestation, j'ai été vu en train de mener une interview par le personnel de la police, on m'a dit d'arrêter de tourner et de les accompagner au poste de police. Sans discuter avec eux, j'ai suivi leurs instructions, j'ai arrêté l'interview et je les ai suivis au poste de police. On m'a posé quelques questions comme ce que je faisais et pourquoi j'interrogeais cet homme. Plus tard, on m'a laissé partir. En évaluant le scénario, je n'ai pas eu d'autre choix que de « coopérer » avec la police, or j'avais gardé ma caméra en mode enregistrement et j'avais filmé tout l'événement. Nous devons donc évaluer ce qui est faisable du point de vue de la sécurité et ce qui ne l'est pas. (Sajad Rasool)


Publié en Août 2020 / Mis à jour en novembre 2021

Ressources

Articles et Guides (en anglais)

Outils et base de données

  • Amnesty International You Tube Data Viewer - tool to extract hidden data from videos hosted on YouTube in order to verify them and track down original content.

  • CameraV - android app allowing to film with increased metadata saving features to be used in your investigations or in a court of law as strong evidence.

  • eyeWitness - recording app to capture verifiable photo and video documenting abuses.

  • Fotoforensics - online image analysis tool, for metadata checks and information ob whether an image has been altered (watch out when uploading images for checks - do not do so if using sensitive material or trying to stay digitally undetected.)

  • Google Image Search - for searching by image.

  • InVid - plug-in that helps to debunk fake photos and videos and to analize metadata.

  • Jeffrey's Image Metadata Viewer - online image metadata viewer (watch out when uploading images for checks - do not do so if using sensitive material or trying to stay digitally undetected.)

  • Phil Harvey's Exiftool - metadata viewer and editor available for download and use on your own computer. Apart from reading metadata, this tool allows you to read, write and change metadata from photos and videos. It is safer to use when dealing with sensitive material, as opposed to uploading your images online for metadata viewing.

  • Reveal Image Verification Assistant - an alpha-stage tool (under development at the moment of our publication) for image verification on the web.

  • Save - app designed to help you store and share mobile media while ensuring your identity remains protected. Free, open-source, and available for iOS and Android.

  • TinEye - for reverse image search.

Glossaire

term-angle

Angle - Dans ce contexte, il marque l'endroit spécifique où l'appareil photo/vidéo est placé pour prendre une photo.

term-evidence

Élément de preuve - Les informations, quel que soit leur format, qui sont importantes pour la question, le problème, la personne ou le processus que vous étudiez.

term-encryption

Chiffrement - Une façon intelligente d'utiliser les mathématiques pour encoder un message ou une information de sorte qu'il ne puisse être décodé et lu que par quelqu'un⋅e qui possède un mot/phrase de passe particulier ou une clé de chiffrement.

term-footage

Séquence brute - Partie d'un enregistrement vidéo brut qui n'a pas encore été monté.

term-geolocation

Geolocalisation - trouver l'emplacement d'un objet dans le monde réel, tel que le l'endroit où une photographie a été prise.

term-gps

Global Positioning System (GPS) - un système États-unien de satellites de navigation qui permettent aux utilisat⋅eur⋅ice⋅s de déterminer leur position sur la terre.

term-headroom

Headroom - l'espace au-dessus de la tête d'un personnage ou d'un sujet. Il s'agit de l'espace/distance entre le sommet de la tête du sujet et le sommet du cadre, une hauteur libre suffisante.

term-metadata

Metadonnées - informations qui décrivent les propriétés d'un fichier, qu'il s'agisse d'une image, d'un document, d'un enregistrement sonore, d'une carte, etc. Par exemple, le contenu d'une image est constitué des éléments visibles, tandis que la date à laquelle l'image a été prise, le lieu et le dispositif sur lequel elle a été prise sont appelés des métadonnées.

term-noseroom

Champ du mouvement (Nose/lead room) - l'espace situé devant un sujet en mouvement ou immobile, champ laissé dans l'image pour le mouvement. Un nez de scène en mouvement est un aspect important d'une prise de vue, car il donne aux spectatrices, spectateurs une impression de distance ou de direction par rapport à l'endroit où se trouve le sujet.

term-par

Recherhce participative - Une approche de la recherche dans les communautés qui met l'accent sur la participation et l'action. Elle cherche à comprendre le monde en essayant de le changer, en collaboration et après réflexion. (source: Wikipedia).

term-rule

Règle des tiers - une méthode par laquelle nous comprenons et apprenons à prendre des photos ou des cadres équilibrés. Pour cela, nous divisons la photo en 9 parties en dessinant des grilles verticalement et horizontalement - pour les débutants, cela peut être pratiqué sur des photos prises ou être un processus imaginaire si vous êtes plus avancé. Les grilles et les intersections sont des références à travers lesquelles nous comprenons la composition et l'effet de la photo.